Des bouffons reconnus par l'Histoire et la Littérature

      

      Personnages historiques


Le premier bouffon du roi, nommé Goeffroy, apparaît à la Cour de Philippe V. S'installe ensuite la fonction de fou du roi, officiellement, qui permettra à chaque monarque d'avoir à ses côtés un personnage pour le divertir et l'accompagner tout au long de son règne. 

Nombreux ont été bouffons du roi, mais peu ont réellement marqué l'Histoire. 



              Triboulet


Nicolas Ferrial, Le Févrial, ou plus connu sous le nom de Triboulet était un bouffon du roi, ou plutôt LE bouffon du roi ; aucun autre fou n’était doté de son talent, de ses capacités intellectuelles, de sa repartie et aucun ne savait manier aussi bien finesse d’esprit et bouffonnerie. Il eut de l’influence sur les décisions royales et était écouté par ses souverains : Louis XII et François Ier.

Triboulet est un paysan, né en 1479. Il est de petite taille, a le dos plat et bossu, des yeux assez petits et un front volumineux. Son physique plutôt disgracieux lui a porté préjudices durant son enfance ; il fut sujet de moqueries sévères de la part des autres enfants.  

Louis XII prendra Triboulet à son service comme bouffon du roi. Il effectuera sa fonction de fou du roi tout au long du règne du monarque.
En 1515, à la mort du roi Louis XII, Triboulet conserve sa place mais sera aux côtés de François Ier, successeur de l'ancien roi.
Personnage têtu, Triboulet n'a jamais su acquérir les notions de savoir-vivre, même les plus basiques. Il prend facilement ses marques et ne se gêne pas pour se moquer et critiquer tout le monde sans exception ; même le monarque, avec qui il a pourtant un certain lien : il se permet de l'appeler "Cousin". 
Triboulet décède en 1536, après avoir passé presque toute sa vie aux ordres de ses supérieurs, mais en ayant tout de même profité de sa situation.


              L'Angély

Le dernier des derniers, du temps des rois, à avoir remplit ses fonctions de bouffon du roi est l'Angély. C'est auprès du roi Louis XIII qu'il effectue sa charge, pour ensuite continuer à la cour de Louis XIV. L'Angély est un bouffon doté d'une prise de parole assez légère, facile et dérangeante, qui ne plait pas à tous. Avec le temps, ce dernier se fait des ennemis, sa présence n'est pas appréciée, ni ses répliques, ni son comportement, on dit du mal de lui ; il en profite donc pour provoquer encore plus en se moquant fortement, en étant désagréable et en ayant des propos désobligeants. Il finit par être détesté de presque tous les courtisans. On en vient même à le chasser. 
L'Angély, à la suite de ce tragique moment, ne sera pas remplacé par un autre fou du roi. La fonction de bouffon du roi sera alors supprimée et disparaîtra au fil du temps. 


      Bouffons et Littérature

Dans la Littérature, on rencontre de tout ; différents genres/types de textes, différentes situations, différentes histoires, différentes actions... et surtout différents personnages.
Des bouffons - le plus souvent n'ayant pas existé au cours de l'Histoire - apparaissent comme personnages principaux dans certaines œuvres littéraires. Ils sont un moyen de critiquer la société et de dénoncer des abus rencontrés quotidiennement. 

L'oeuvre "Le roi s'amuse" - écrite par Victor Hugo, en vers, sous forme de pièce de théâtre, dont la toute première représentation eu lieu en 1832 à la Comédie-Française - est principalement connue pour avoir relaté l'histoire d'un bouffon qui a bel et bien existé ; celle de Triboulet. 
Certes, l'histoire en elle-même ne raconte pas toute la vie de ce bouffon, mais elle en est inspirée. Dans cette oeuvre, Triboulet est un bouffon rempli de vices ; méchant, cruel et malhonnête avec le roi, il l’incite à mal agir... Il désire même sa mort et veut le tuer. 
Son physique est disgracieux. Son attitude ainsi que son apparence laissent paraître un monstre ; il présente des qualités anti-héroïques. 
Mais sous ses airs d'un "être mauvais", Triboulet est aussi un homme qui, comme tous êtres humains, ressent des choses et qui a des sentiments profonds. 
Triboulet est père. Il a une fille pour qui il éprouve un grand amour ; elle occupe une grande place dans sa vie. Voulant le meilleur pour elle et voulant par dessus tout la protéger du monde extérieur, Triboulet l'élève en cachette pour sa sécurité.
La mise en scène met en avant l'étrange et inquiétante atmosphère de la pièce. On découvre alors un Triboulet rempli de colère, de haine mais aussi de désespoir. 
Loin du héro typique et traditionnel, Triboulet, lui, est un héro particulièrement tragique. 
Réunissant grotesque et sublime, il est l'emblème même du drame romantique.